Pourquoi est-il nécessaire de transformer la cimenterie de Lumbres ?

Une cimenterie à fort potentiel

Construite en 1884, la cimenterie de Lumbres est l’une des plus anciennes d’Europe et la dernière des Hauts-de-France. Sa capacité de production annuelle est de plus de 800 000 tonnes de ciment. Cette installation présente plusieurs atouts sur lesquels EQIOM souhaite capitaliser : 

• Le positionnement géographique : seule cimenterie française située au nord de la région parisienne, le site de Lumbres approvisionne un territoire allant de Dunkerque à Paris et est idéalement desservi par les réseaux routier et ferroviaire.
• L’intégration du site dans un écosystème industriel : la transformation de la cimenterie de Lumbres peut s’appuyer sur un ensemble d’installations, notamment grâce aux investissements effectués en continu depuis 20 ans, et sur un réseau industriel existant. Cette transformation a permis de développer une véritable économie circulaire avec des partenaires tant sur les matières premières que sur les combustibles alternatifs.
• Le bassin d'emploi : la cimenterie est le deuxième employeur privé de la commune de Lumbres : elle compte 135 salariés (10 cadres, 50 employés et 75 ouvriers) et une quinzaine d'apprentis. 
• L'insertion locale : au fil de ses nombreuses années de présence sur le territoire, EQIOM a accordé une grande importance à son ancrage local, tissant des liens avec les écoles, les associations, les collectivités locales, les services de l’État, mais aussi avec les anciens et actuels salariés.

Les évolutions de la production de ciment et des émissions de CO₂ associées entre 1990 et 2018 en France

Une demande croissante en ciment bas-carbone

Depuis 1996, la demande de ciment en France a fluctué autour de 20 millions de tonnes par an. Si la demande reste forte, le marché va être affecté par l’évolution des tendances dans la construction, avec une demande croissante de matériaux bas carbone, impulsée notamment par l’adoption de nouveaux objectifs nationaux et des évolutions législatives récentes.

Cet accroissement de la demande justifie une augmentation de la capacité de production décarbonée de ciment par la transformation des cimenteries existantes.

Le défi de la réduction des émissions de dioxyde de carbone

Le dioxyde de carbone est un des principaux gaz à effet de serre participant au réchauffement climatique. Ainsi, la réduction des émissions de ce gaz est indispensable pour limiter l’augmentation de la température.

Pour contribuer à la réduction globale des émissions, l’industrie cimentière, responsable d'environ 2 % des émissions annuelles françaises, a déjà mis en œuvre de premières actions (substitution des combustibles fossiles et développement de nouveaux ciments) depuis plusieurs décennies. Ainsi, les émissions du secteur cimentier ont connu une forte diminution en passant de 17 millions de tonnes à 10 millions de tonnes sur cette période, grâce aux améliorations apportées dans les procédés de fabrication, dans la composition du ciment et dans les systèmes constructifs. Il s’agit désormais d’envisager un changement de technologie plus conséquent pour atteindre la neutralité carbone.

Les objectifs assignés à la transformation de la cimenterie

Améliorer l'empreinte carbone

La cuisson du clinker est génératrice de dioxyde de carbone, pour deux raisons : la réaction chimique de décarbonatation du calcaire  et la production de la chaleur nécessaire à la cuisson du clinker. La première source de dioxyde de carbone est inévitable. Les marges d’amélioration se situent donc sur la production de chaleur.

Aujourd’hui, la cimenterie de Lumbres est leader en termes de production de ciments bas carbone. Afin de participer à la lutte contre le dérèglement climatique et pour conserver son avance par rapport à la concurrence, l’empreinte carbone de la cimenterie de Lumbres doit encore être améliorée.

Inscrire la cimenterie de Lumbres dans une nouvelle stratégie industrielle

Le site de Lumbres est idéalement placé dans le nord de la France pour desservir le Bassin parisien et les pays du Benelux. EQIOM cherche à inscrire la cimenterie dans une nouvelle stratégie industrielle, en augmentant son importance dans son dispositif industriel. Ce dernier est composé d’un ensemble d’installations composé de cimenteries intégrées, de centres de broyage, et de centres de distribution du ciment.

À l’appui de cette stratégie, le site de Lumbres dispose déjà d’installations ferroviaires privées raccordées au réseau ferré national qui permettent le recours au transport ferroviaire. 

Augmenter la capacité de production de clinker et de ciment

La transformation du procédé industriel constitue une opportunité pour augmenter la capacité de production de clinker et de ciment, afin de répondre aux demandes des clients et de relocaliser en France le clinker aujourd’hui importé par EQIOM. 

Le projet prévoit ainsi d'augmenter la capacité annuelle de production de clinker de 650 000 tonnes à 1 100 000 tonnes. La capacité de fabrication du ciment sur site évoluerait peu : il est en effet prévu de transporter le clinker supplémentaire produit vers des centres de broyage d’EQIOM en France et en Belgique.

La nouvelle capacité de production de clinker est aussi liée au besoin de rentabiliser les nouveaux équipements et les investissements importants associés : plus la quantité de clinker produite est importante, plus le coût de production diminue.